Deux types de mécanismes permettent d’expliquer les liens entre le sommeil, le métabolisme et le comportement alimentaire : le premier est d’ordre hormonal, le second est d'ordre comportemental.
La ghréline, hormone sécrétée le jour, stimule l’appétit tandis que la leptine, hormone de la satiété secrétée pendant le sommeil, l’inhibe.
Cela provoque ainsi une diminution de la faim et une augmentation de sa sensation de satiété nocturne si l’on dort assez. Or, une réduction du temps de sommeil met à mal cet équilibre.
Les concentrations de ghréline et de leptine se modifient. On a faim et on perd cette sensation de satiété.
La ghréline possède un effet orexigène. C’est une hormone produite et secrétée par notre estomac qui gère en grande partie notre faim physiologique. En cas de sommeil perturbé, la ghréline sera produite en excès et nous poussera à manger plus, même sans réel besoin.
La sécrétion de l’hormone de croissance augmente pendant la nuit, en particulier pendant les 2 à 3 premières heures de sommeil.
« L’hormone de croissance régule la masse grasse » explique le Pr Léger.
La réduction du temps de sommeil pourrait donc agir sur la masse grasse via la diminution de l’hormone de croissance.
La sécrétion de cortisol augmente dans la deuxième partie de la nuit et atteint son pic maximum le matin. La privation de sommeil ou l’insomnie perturbent ce rythme circadien. En résulte une augmentation trop précoce du niveau de cortisol dans la journée, laquelle a un impact sur la faim, l’insulino-résistance et le développement d’une obésité abdominale.
Dérèglement de la régulation glycémique en cas de manque de sommeil
Au cours de la nuit se produit une diminution de la consommation de glucose par le cerveau. Si on dort peu, ce mécanisme de régulation glycémique se dérègle, ce qui accroît encore l’impact du manque de sommeil sur la faim et la satiété.
La présence d’une composante comportementale
Sous l’effet d’une réduction du temps de sommeil, le comportement alimentaire se modifie tout à la fois la nuit et le jour.
On grignote plus : après une mauvaise nuit, on est fatigué. Et cette lassitude incite à rechercher de l’énergie : les grignotages augmentent, tout comme la quantité de calories ingérées.
On ingère plus de glucides : de nombreuses études ont montré qu’une restriction du sommeil sur plusieurs nuits entraîne une augmentation de la sensation de faim et des apports énergétiques, avec une attirance plus marquée vers les aliments caloriques riches en glucides.
On bouge moins : cette fatigue et ces variations alimentaires s’accompagnent d’une tendance à moins bouger. Cette baisse de l’activité physique diminue le métabolisme et, en corollaire, augmente la mise en réserve des calories absorbées.
On boit plus de café, ce dernier stimulant l’appétit.
L’envie de se faire plaisir augmente : on favorise alors les aliments sucrés et les excès.
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